5 - L'EGLISE SAINT PIERRE
Grimpez jusqu’à cet édifice unique, construit aux alentours du XIe siècle. Le panorama y est magnifique.
SAINT-AIGNAN ET SAINT-PIERRE
A l’origine, la ville de Tonnerre, construite sur le plateau des Vieux-Châteaux, possédaient deux églises : Saint-Aignan et Saint-Pierre, sa dépendance. Lorsque la première fut détruite, la seconde s’imposa dans le cœur des fidèles.
PRÉCIEUX VESTIGES
En 1556, un important incendie ravage la ville de Tonnerre et détruit la charpente de l’Eglise Saint-Pierre ainsi que le mobilier et les vitraux. Fort heureusement, des vestiges subsistent : un beau portail roman du XIIe siècle, sur le mur ouest ; le chœur (abside à sept pans) datant du XIIIe siècle ; la tour et la sacristie latérale du XVe siècle ; la façade à forte influence italienne.
UN BEAU MÉLANGE DE STYLE
Les travaux de restauration s’étalent de la fin du XVIe siècle au milieu du XVIIe siècle, donnant à l’édifice son visage si particulier : un style à la fois médiéval, vestige du passé, mais aussi Renaissance et classique.
La petite info en + pour être incollable
Si vous pénétrez à l’intérieur, dans les chapelles latérales sud, vous pourrez admirer des vitraux de 1541 et 1542, consacrés à des scènes de la vie de saint Pierre et saint Paul.
5.1 - LES CLEFS DE SAINT PIERRE
L'Église Saint-Pierre n'a pas toujours été telle que vous la voyez maintenant. Elle a subi de nombreuses modifications au cours
des siècles.
Ce dessin de Victor Petit, datant de 1848, provenant de l'ouvrage documentaire “De la Fosse Dionne à Saint-Pierre”, a été réalisé dans le but de conserver un souvenir du portail roman du XIe siècle de l'ancienne chapelle. En effet, ce portail a été dans un premier temps recouvert en 1288 par des fortifications pour protéger la ville basse et dans un deuxième temps par la soufflerie dédiée à l'orgue. Ce portail servait d'entrée principale à l'église primitive.
UN PORTAIL DE STYLE ROMAN
C'est un portail de type roman, on peut le remarquer grâce aux arcs en plein cintre, aux voussures et au tympan particulièrement sobre. Dans le tympan se trouvent deux autres petits tympans. Sur celui de gauche figurait le prophète Daniel entre deux lions. Dans celui de droite des médaillons circulaires étaient grossièrement gravés. À l'intérieur d'un des médaillons se trouvait Jésus avec le livre de la vie donnant sa bénédiction, dans le deuxième se trouvait le roi David et dans le dernier, Moïse avec ses rayons de gloire. Dans l'espace séparant les deux portes se trouvait une statue, probablement d'un prêtre, d'un évêque ou d'un ecclésiastique.
UNE QUESTION DE SÉCURITÉ
Malheureusement ce portail n'est plus entièrement visible aujourd'hui parce qu'il est recouvert par la soufflerie de l'orgue. Cependant, on pourrait le voir en prenant l'escalier montant jusqu'à l'orgue. Mais cet escalier n'est pas accessible au public pour des raisons de sécurité. Le sol et l'escalier sont vieux et des passages répétés risqueraient de tout faire effondrer.
AU DELÀ DU VISIBLE
Nous avons eu le privilège de découvrir ce qu’il reste de l’ancien portail ; nous vous invitons à le découvrir à travers une photographie.
5.2 - CLOCHES CIVILES ET RELIGIEUSES
Source : Elisabeth Chaussin, Tonnerre Histoire - https://tonnerrehistoire.wordpress.com/
Tonnerre s’est dotée d’une horloge, comme la plupart des villes, au plus tard au XVe siècle. Cette horloge est située au chevet de l’église Saint-Pierre, dans une logette en bois au niveau des combles côté sud. Elle surplombe la ville, son cadran tourné du côté de la Fosse Dionne et du faubourg de Bourgberault.
Un “conducteur de l’horologe” veille à sa bonne marche. Il est le garant de l’heure et c’est un officier municipal rémunéré.
CLOCHE DE LA RETRAITE, UNE CLOCHE “CIVILE”
Depuis 1552 Pierre Billard est cet officier. Il mène l’horloge mais doit aussi sonner “chacun jour à l’entree de la nuict la cloche pour faire fermer les portes et retirer chascun en son logis”. Cette cloche, dite cloche de la retraite, était placée à côté de l’horloge. L’Eglise Saint-Pierre ne participe pas aux frais de l’horloge ni des autres cloches civiles et l’accès à l’horloge ne se fait pas par l’église, mais par les combles afin de pouvoir s’y rendre sans troubler la vie religieuse. Chaque soir donc (à 19h en été), Pierre Billard grimpe à l’horloge pour remonter les contre-poids, surveiller la bonne heure au soleil et sonner la cloche de la retraite.
On suppose que la cloche d’ouverture des portes le matin (6h en été) est celle de l’Angelus du matin, une cloche religieuse qui remplit là aussi une fonction laïque.
EN CAS DE DANGER
En avril 1562 éclate la première guerre civile qui durera presqu’un an. A cette occasion apparait la “cloche du guet”. Celle-ci est abritée dans le clocher de l’église Saint-Pierre qui sert aux guetteurs et ne se confond pas avec une sonnerie religieuse par le timbre ou le nombre de coups frappés. En cas de danger apparaissent donc deux nouveaux signaux sonores : la cloche du guet en cas d’alerte et “le tabourin le matin pour assembler les gardes des portes”.

5.3 - DES AMERICAINS A TONNERRE
CHEMIN DES VIEUX CHÂTEAUX
Les Américains sont à Tonnerre, envoyés par l’American Expeditionary Force qui est un corps expéditionnaire. Pour entraîner des soldats moins expérimentés, un camp de base a été construit tout autour de Tonnerre.
TONNERRE À L’HEURE AMÉRICAINE
Les Américains apportent leur culture dans leurs bagages. Ils font découvrir aux Tonnerrois les chewing gum et le tabac au miel. Ils leurs apprennent à jouer au baseball sur le Pâtis et au football américain.
DES AMÉRICAINS À TONNERRE ENTRE CHOIX ET SACRIFICES
Les Américains arrivent en France à partir de 1917, et y resteront jusqu’à la victoire, le 11 novembre 1918. La démobilisation de l’armée américaine se fait progressivement. En 1919 on compte le plus grand nombre d’Américains à Tonnerre, c’est seulement à partir de 1920 qu’ils commencent à repartir. En 1921 on ne compte plus d’Américains à Tonnerre d’où le nom donné au Cimetière Américain en souvenir de leur présence.